Rencontrez Macarena Molina, la responsable du projet LIFE pour la mer d'Alboran !

Dans le cadre de son projet triennal "Intégration de la pêche artisanale à faible impact en Méditerranée" financé par la Fondation MAVA, LIFE renforce sa présence sur le terrain afin d'apporter un soutien accru aux communautés de pêcheurs artisanaux de la région (cliquez ici pour plus d'informations sur le projet).  Macarena Molina a été sélectionnée pour aider LIFE dans cette tâche importante à travers la mer d'Alboran.

 

Chère Macarena, bienvenue à LIFE ! Nous sommes très heureux de vous compter parmi nous. Avec une formation en biologie et plusieurs années de travail à bord de navires de pêche artisanale, vous avez une connaissance approfondie du secteur, tant d'un point de vue académique que pratique. Pouvez-vous nous en dire plus sur vous et sur l'origine de cette passion ?

J'ai commencé à travailler avec des pêcheurs en tant que responsable de l'environnement marin et dans le cadre de cette expérience, j'ai eu l'occasion de découvrir la profonde connaissance que les pêcheurs ont de la mer, leur générosité à la partager avec moi mais aussi les difficultés auxquelles ils sont confrontés en tant que flotte artisanale. J'ai décidé de passer du temps avec eux par intérêt personnel, parce que je voulais apprendre d'eux et leur rendre un peu de ce qu'ils m'ont donné en s'engageant et en valorisant la cause de la pêche artisanale.

Vous avez travaillé pendant plusieurs années à bord du navire de Luis Rodriguez Rodriguez, représentant de l'organisation espagnole Pescartes, membre de LIFE. Pouvez-vous nous expliquer ce que cette expérience vous a appris sur le monde de la pêche artisanale, et notamment sur le secteur de la région de la mer d'Alboran ?

Cette expérience m'a sensibilisé aux défis auxquels sont confrontés les pêcheurs commerciaux à petite échelle, au manque de représentation au sein des institutions et au peu d'écoute dont ils font l'objet. J'ai également appris à mieux connaître la passion qu'ils mettent dans leur travail et l'intérêt qu'ils suscitent chez tous ceux qui les approchent.

Du point de vue de la biologie, quelles sont les principales caractéristiques de la région de la mer d'Alboran et les problèmes qui affectent les écosystèmes locaux et, par conséquent, les activités de pêche ?

La mer d'Alboran est le canal de "régénération" de la mer Méditerranée, le point d'entrée des eaux de l'océan Atlantique qui, par ses courants, maintiennent la Méditerranée "vivante". Elle présente des caractéristiques particulières qui influent sur les activités de pêche, comme le nombre d'espèces disponibles dans la zone, les conditions hydrodynamiques, ainsi que son profil géographique et bathymétrique et ses différents écosystèmes. C'est en fait le point d'entrée et de sortie des espèces migratrices, dont certaines sont intéressantes pour les intérêts de la pêche.

La principale mission de LIFE est de donner une voix au secteur au niveau institutionnel, mais aussi d'aider les pêcheurs à surmonter leurs difficultés sur le terrain. Quelles sont les priorités que vous comptez aborder en premier lieu, à la lumière des besoins des communautés de la mer d'Alboran ?

Je pense que la première étape devrait être de renforcer le profil de LIFE au sein des communautés de pêcheurs artisanaux de la région, car cela permettra de surmonter l'isolement du secteur, qui est l'une de ses principales faiblesses. J'aspire à ce que les organisations membres fixent le cap de LIFE, mais je dois d'abord lui expliquer comment interagir avec l'organisation dans son ensemble.

Le début de votre coopération avec LIFE coïncide avec la conclusion d'un important projet financé par la Fondation Carasso dans le cadre duquel vous avez eu un rôle de coordination : Pescados con Arte. Quels ont été les principaux résultats d'un tel projet et y a-t-il des bonnes pratiques que vous recommanderiez de reproduire dans d'autres communautés de pêcheurs en Europe ?

Pescados con Arte a été une expérience très enrichissante qui a confirmé l'intérêt du grand public pour notre secteur. Ce serait formidable si d'autres communautés de pêcheurs artisanaux pouvaient la reproduire dans leurs régions respectives, car elle aurait des effets positifs d'un point de vue social et contribuerait à améliorer l'image des pêcheurs artisanaux.

En tant que militante engagée pour les droits des petits pêcheurs, vous avez déjà été en contact avec l'organisation partenaire de LIFE, AKTEA, le réseau européen des femmes travaillant dans la pêche et l'aquaculture. Que pensez-vous d'un tel mouvement et quelle contribution pourriez-vous apporter à sa croissance et à son renforcement ?

Je pense que la contribution des femmes aux communautés de pêcheurs et au secteur en général est très importante. Il est important de créer des espaces où elles se sentent renforcées et soutenues pour partager leurs préoccupations. Aktea est sans aucun doute une opportunité à cet égard et je m'efforcerai de faire en sorte qu'il devienne un outil utile.

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