En avril 2024, Mulleres Salgadas a officiellement rejoint les Low Impact Fishers of Europe. Dans l'interview ci-dessous, Sandra Amezaga, leur secrétaire exécutif, nous en dit plus sur leur incroyable travail, leurs combats quotidiens et leurs espoirs pour l'avenir.
Bienvenue à LIFE ! Nous sommes très heureux de vous compter parmi les membres de notre plateforme. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?re sur votre organisation, son origine, où vous êtes et où vous travaillez ?
Mulleres Salgadas a été fondée fin 2016 en tant qu'Asociación de Mulleres do mar de Arousa, avec une portée dans l'estuaire de l'Arousa et les provinces de La Corogne et de Pontevedra. Par la suite, nous avons décidé de devenir une association autonome et avons changé le nom en Mulleres Salgadas-Asociación Galega de Mulleres do Mar, étendant notre action à l'ensemble du territoire de la Galice.
Combien de ramasseurs de coquillages votre organisation représente-t-elle, comment votre travail est-il effectué et quels engins de pêche utilisez-vous ?
Il compte actuellement 1695 membres, dont 1296 sont des ramasseurs de coquillages à pied, ce qui reflète la répartition par sexe des différents métiers de la mer en Galice. Il y a également des ramasseurs de coquillages en mer, des ramasseurs de pouces-pieds, etc.
La pêche à pied des coquillages est une activité artisanale dont les engins et les méthodes ont peu évolué, bien que la gestion ait changé. Outre le ramassage des bivalves, les ramasseurs de coquillages sèment, soignent, régénèrent et nettoient les plages.
Le travail des femmes ramasseuses de coquillages a-t-il toujours été effectué par des femmes ?
Contrairement à la pêche en mer, la pêche à pied est une activité essentiellement féminine, bien que quelques hommes se soient lancés dans la profession ces dernières années.
Lors d'une récente interview, vous nous avez dit que le secteur de la conchyliculture traversait une période très compliquée en Galice. Pourriez-vous nous dire quelles sont les principales préoccupations du secteur à l'heure actuelle ?
Actuellement, la principale préoccupation est la mortalité des coquillages sur les plages et la diminution des ressources en coquillages. Nous sommes à un moment où de nombreux groupes de ramasseurs de coquillages de Galice cessent leur activité ou ne collectent que de très petits quotas, ce qui se traduit par un manque de revenus. Tous les ramasseurs de coquillages n'ont pas droit à l'indemnité de cessation d'activité ; de plus, les procédures sont longues. Il y a encore des ramasseurs de coquillages qui n'ont rien reçu et qui n'ont pas travaillé depuis janvier. Il est urgent de repenser la gestion de la pêche aux coquillages ainsi que les conditions d'obtention des permis et les conditions pour bénéficier de la cessation d'activité.
Le changement climatique affecte déjà directement les pêcheries galiciennes. D'autres facteurs, tels que la pollution, le braconnage, etc., doivent également être pris en compte. Il est très urgent de s'adapter au réchauffement climatique, qui est déjà là et dont les conséquences sont considérables.
Vous avez également fait remarquer que les ramasseurs de coquillages n'ont pas le même pouvoir de décision dans les cofradias que d'autres membres, tels que les petits pêcheurs. Pourriez-vous expliquer pourquoi il en est ainsi et ce qui pourrait être fait pour changer cela ?
De nombreux facteurs conditionnent la faible présence des femmes dans les organes de gestion et de direction des cofradias, la plupart d'entre eux étant communs à d'autres groupes et domaines professionnels. Les femmes sont traditionnellement reléguées dans la sphère privée, à la maison ; elles sont responsables du foyer et de la famille. Il y a une surcharge de travail domestique qui, ajoutée à leurs tâches professionnelles, les laisse épuisées et sans le temps de se consacrer à la représentation ou d'essayer d'accéder au pouvoir. Il y a un manque de motivation perçu. Cette situation de longue date nécessite une intervention collective et un changement de mentalité, y compris chez les femmes et les hommes. En outre, la loi galicienne sur les guildes n'aide pas les femmes à participer davantage. Cette loi, qui date de 1993, garantit la parité entre les travailleurs et les employeurs dans les organes directeurs des guildes et considère que la pêche à pied des coquillages est incluse dans le recensement des travailleurs.
Pour nous, la loi sur les cofradias doit être entièrement modifiée, en recherchant des formules de représentation égale. C'est un pas, mais ce n'est pas le seul que nous devons faire.
La mission principale de LIFE est de rassembler et de faire entendre la voix des petits pêcheurs au niveau européen. Comment pensez-vous que LIFE pourrait vous aider dans votre lutte pour soutenir le secteur des produits de la mer dans votre région ?
Malgré les différences et les particularités des différents domaines, il existe des problèmes communs pour lesquels nous pouvons tous bénéficier des expériences des autres et contribuer à trouver des solutions. LIFE est aussi l'occasion de faire entendre la voix de nombreuses femmes qui ne sont pas présentes dans les forums de décision et qui ont du mal à se faire entendre.
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